Bon week-end à Montargis !

Chers lecteurs du blog, j’aimerais vous raconter mon dernier week-end. Vous levez les yeux au ciel? Vous pensez que je déraille? Et que je confonds Histoire & Liberté et un office de tourisme? Pas du tout ! Après une visite de la faïencerie de Gien ( c’est très beau et très cher ou : c’est très cher mais très beau), ma copine et moi, avons voulu passer à Montargis, où est née Mme Guyon, une mystique du XVIIe siècle, ville qui regroupe aujourd’hui près de 70 000 habitants et qui s’est rendue récemment célèbre par quelques outrances. D’aucuns par exemple la présentent modestement comme « la Venise du Gâtinais »; d’autres, en l’occurrence le maire, Benoît Digeon (LR), ont jugé tranquillement le 25 novembre dernier qu’Emmanuel Macron était « le pire président qu’ait connu la France »…Mais je m’égare : revenons aux rues de la vieille ville et à la promenade au détour de laquelle nous sommes tombés sur un très inattendu « Musée historique de l’amitié franco-chinoise! ». Habiles, les camarades chinois. Ils ne se contentent pas de rappeler qu’au début du XX siècle, plus précisément vers 1920, de jeunes Chinois, appelés plus tard à la célébrité, sont venus travailler dans la fameuse usine Hutchinson. Il y avait là Deng Xiaoping, Chou Enlai, Liu Chaoqi et Li Lisan, tous présents sur les photos exposées. Les spécialistes s’étonneront de ce que soient présentés de manière respectueuse, comme le sont tous les autres, des gens que Mao a laissé persécuter ou mourir dans un cul de basse fosse. Habituellement, ce n’est pas le genre de la maison. Mais c’est ainsi : tous, apprend-on, travaillaient, enrichissaient leur expérience, fondaient des associations de jeunes communistes et accédaient ainsi, non pas au nirvana, n’exagérons rien, mais à la connaissance objective, guidés par le marxisme-léninisme.

Pessimiste, on peut en conclure que décidément, les communistes chinois sont partout et diffusent ouvertement leur propagande jusque dans une petite ville française. Un peu plus optimiste, on peut en conclure aussi – car nous étions seuls dans ce petit musée de trois étages – que les Montargois (je crois que c’est comme cela qu’on dit), semblent donc assez insensibles aux louanges faites à la vision communiste et chinoise des choses. Ils doivent avoir quand même quelques amis en ville : en reprenant le train, nous nous sommes laissés dire que la place devant la gare portait le nom de « Place Deng Xiao Ping ». Oui, celui qui a fait massacrer des milliers d’étudiants et d’ouvriers à Tien an men en 1989…

Benoît Villiers

5 Juin 2021

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