Suicide le 23 juillet, de l’écrivain chinois Li Liqun

La revue en ligne « Actualité, les Univers du livre »  vient de publier ce 29 juillet, sur la base d’informations données par le PEN International et le Centre PEN indépendant chinois (CIPC) , un article signé de Valentine Constantini sur la mort de l’écrivain dissident chinois Li Liqun.

Ce dernier s’est suicidé ce 23 juillet, après avoir adressé une lettre à ses collègues. Cet évènement tragique, résultat des intimidations et pressions du gouvernement chinois, pousse le PEN International à en appeler « à la fin immédiate de la persécution des écrivains et intellectuels injustement ciblés pour leur expression pacifique ».

Nous reprenons des extraits, parfois légèrement modifiés, de ce texte.

En 2008, Li Liqun publiait ses premiers écrits, majoritairement sur des sites d’informations comme Sohu, Phoenix ou encore Boxun. Ce dernier aura reconnu dès 2009 l’auteur comme « l’un des 100 meilleurs intellectuels publics chinois ». Malheureusement, dès 2012, nombre de ces plateformes ont été censurées par le gouvernement de Xi Jinping – ce qui n’a pas stoppé Li pour autant, lequel devint membre de l’Independent Chinese PEN Center (CIPC)…

En 2017, lors du 19e Congrès national du Parti communiste chinois, Li avait été désigné comme une cible pour le « maintien de la stabilité ». Cette pratique, hautement coercitive, permet de réprimer les dissidents — haute surveillance, détention, assignation à résidence et réinstallation forcée font partie des mesures mises en place par le gouvernement. Li Liqun aura été la victime de ces méthodes, auxquelles s’ajoutait l’interdiction de contacter ses amis et collègues. Isolement et intimidation des forces de l’ordre ont donc façonné le quotidien de cet auteur.

À la veille de sa mort, Li a adressé une lettre à certains de ses amis, dans laquelle il explique avoir subi une surveillance et un harcèlement de plus en plus poussés – dont des appels répétés de responsables de la sécurité dans le pays. Il conclut sa lettre en référence claire aux nombreuses personnes poussées au suicide au cours de la Révolution culturelle.

La mort de cet auteur est une douloureuse piqûre de rappel, face à l’appareil exerçant la censure dans le pays. Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, l’État dispose de pouvoirs coercitifs sans précédent pour surveiller les communications, mais aussi imposer de sévères restrictions aux auteurs qui s’expriment contre le gouvernement.

1 Août 2021

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