Les morts du 21 janvier

Louis XVI est mort, décapité, le 21 janvier 1793. Lénine est mort  le 21 janvier 1924, sans doute des suites d’un AVC.

Pas un mot dans les médias sur le premier, victime d’une radicalité jacobine qu’on n’aime guère rappeler aujourd’hui. Les députés votèrent la mort du roi sous les menaces des révolutionnaires les plus furieux. A vouloir appliquer hic et nunc des idées nouvelles sur une société qui n’était pas prête à se substituer aussi brutalement à l’ancien régime – lui-même incapable de se réformer – ils allaient imposer aux Français bien du sang et des larmes. Le 21 janvier aurait pu être une occasion de le rappeler.

La démocratie libérale que nous défendons est sans doute opposée à l’autocratie qui accablait la France du XVIII ème siècle. Elle l’est plus encore aux politiques sanguinaires qui veulent appliquer par la force un programme issu du cerveau d’un individu prêt à faire mourir une humanité ancienne pour en faire naître une nouvelle.

Ce fut le cas de Lénine que pourtant M. Alexandre Sumpf, auteur d’une biographie tout juste publiée aux éditions Flammarion, cherche à « sauver » des critiques qu’à peu près tous les connaisseurs de l’histoire du communisme lui adressent.

Ce n’est pas Staline qui a forgé le totalitarisme soviétique, qui l’a mis en pratique. C’est Lénine. L’intervention armée contre l’Assemblée constituante dont le vote ne lui était pas favorable, c’est Lénine. Les premiers camps de concentration, c’est Lénine. Les anarchistes, les socialistes réformistes et autres opposants exilés ou massacrés, c’est Lénine. L’affirmation selon laquelle est moral ce qui sert la Révolution, c’est Lénine. Et tout cela en conformité avec les conceptions de Marx, l’inventeur du totalitarisme de notre époque.

Pierre Rigoulot

22 Jan 2024

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