L’Ifop a mené une enquête auprès des Français pour le journal L’Humanité. Il en ressort qu’un peu plus du quart des plus jeunes Français et des plus pauvres  voient le communisme « comme une idée d’avenir ». Voilà qui prouve, selon notre ami André Senik « qu’en dépit des connaissances désormais indiscutables sur les crimes liés à ce mot, le communisme n’a pas connu le sort du mot nazisme ».

La revue en ligne Atlantico a demandé à André Senik de commenter ces résultats.  Nous publions de larges extraits de son interview mais renvoyons nos lecteurs à Atlantico pour en prendre constance dans sa totalité. 

Atlantico : Comment expliquer la popularité du communisme chez les jeunes ? 

André Senik : La tentation communiste chez les jeunes s’explique par le désir juvénile et simpliste de refaire le monde en faisant table rase par la violence du monde existant. La radicalité, le manichéisme et le fantasme de la toute-puissance immédiate sont des pathologies qui touchent plus de monde chez les jeunes que chez leur aînés.

On doit comprendre cette tentation totalitaire, et on doit surtout s’en protéger

Est-ce le même mouvement qui conduit à un regain de popularité du PCF et de son chef ?

André Senik : Le récent et très relatif regain de popularité du chef du PCF s’explique par son look cool et par sa liberté de parole, qui sont rafraichissants comparés à la logorrhée incantatoire et irascible de Mélenchon. Mais ce style néo-communiste n’implique aucune dénonciation des crimes qui ont révélé la vraie nature du communisme.

Que nous apprend « l’univers évocatoire du communisme » sur la vision que nous avons, en France, de cette idéologie ?

André Senik : La France n’a pas subi la réalité du communisme. Beaucoup de Français confondent encore l’idéal généreux qui fut celui des communistes de base chez nous (la fraternité et l’égalité réalisées), avec le programme totalitaire du communisme programmé par Marx et mis en pratique par ses héritiers partout et toujours. Bien des gens ici croient encore que le communisme de Marx a été trahi et n’a jamais été mis en pratique. 

La lutte des classes s’affirme comme un concept encore largement populaire : 83% estiment qu’elle est toujours une réalité, et même 78% des proches de Renaissance. Pourquoi ce concept est-il toujours si populaire ?

André Senik : L’on confond la dimension conflictuelle qui est présente dans tous les rapports sociaux, avec le schéma marxiste qui réduit tous les rapports sociaux à un antagonisme irréductible. Cette vision manichéenne transforme la société pluraliste fondée sur la recherche de compromis mutuellement bénéfiques en théâtre de la guerre civile généralisée : les femmes contre les hommes ; les homosexuels contre les hétérosexuels, les classes populaires contre les élites, les non Blancs contre les Blancs, et ainsi de suite.

PS Vous pouvez retrouver la totalité de l’interview grâce au  lien suivant : https://atlantico.fr/article/decryptage/le-communisme-une-idee-d-avenir-pour-29percent-des-18-30-ans-mais-qui-sont-les-responsables-de-ce-naufrage-politique-ideologie-jeunes-militants-avenir-espoir-futur-andre-senik

10 Avr 2023

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