Guerre d’Ukraine : résumé au 28 septembre 2022
Poutine (et d’autres) considère comme une catastrophe la chute de l’URSS. Il l’attribue aux fautes commises par Gorbatchev et s’est donné pour mission de reconstituer les frontières issues de la grande guerre patriotique.
Depuis son accession au pouvoir, il a très habilement joué, à la manière mise au point et longtemps pratiquée avec succès par Hitler, affirmant au départ un pacifisme de bon aloi puis grattant peu à peu le terrain, chaque succès appelant un succès plus grand. L’opération du Donbass devait donner la possibilité de reprendre rapidement la totalité de l’Ukraine ; son succès permettrait de s’intéresser aux pays Baltes, puis à la Finlande, ensuite à la Pologne, sans compter la Moravie, la Roumanie, etc.… : progression par étapes, en convaincant à chaque fois l’ennemi que l’ultime opération ne vaut pas la peine de déclencher une guerre.
Poutine a cru que Munich était oublié, même en Angleterre et aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont fait capoter l’opération spéciale qui devait en quelques jours renouveler la brillante opération de Budapest en 1956.
Il apparaît que, toutes choses restant égales par ailleurs, l’Ukraine sera en mesure de bouter les Russes hors d’Ukraine y compris de la Crimée. Poutine ne peut pas céder sans tout perdre.
Qu’adviendra-t-il ? Coup d’état ? Assassinat ? Chaos ? Poutine ou un autre autocrate de l’appareil ?
En tout état de cause, la Russie aura perdu son image : comme l’Afghanistan a tué l’URSS, l’Ukraine tuera la Russie. La Chine bien sûr, qui agit avec Poutine avec la plus extrême habileté, sera la première gagnante. On peut imaginer qu’elle pose à son tour la question des frontières : la limite du fleuve Amour date de l’époque coloniale ; la Mandchourie est chinoise ; la Russie peut être un arrière-pays fructueux … ; toutes les ex-colonies du pourtour soviétique (pieusement appelées « Républiques » depuis la création de l’URSS) s’émanciperont définitivement pour le plus grand profit de la Turquie ou de l’Iran notamment ; l’Inde sera par ailleurs totalement émancipée ; les prétentions moyen-orientales seront obsolètes ; l’Afrique ne respectera plus le tyran déchu.
Ceci ne préjuge pas d’un avenir radieux : la Chine respectera l’Amérique mais la bombe atomique étant inutilisable, les programmes « classiques » d’armements nouveaux seront décuplés par beaucoup et les risques de conflits sur la planète multipliés.
JLC