La débandade des États-Unis en Afghanistan et le droit d’ingérence
La débandade des États-Unis en Afghanistan nous oblige à affronter une situation mondiale nouvelle pour nous, nous qui avons été partisans du devoir d’ingérence contre les États criminels.
Reconnaissons d’abord que la justesse politique d’une intervention dont les intentions sont justes se mesure à ses conséquences; or en Irak et en Afghanistan, les suites n’ont pas été probantes.
si nous conservons le devoir d’ingérence, il faut en préciser la raison et les modalités, en le distinguant du « nation building » qui vient de faire naufrage.
Le devoir d’ingérence ne se justifie selon moi que si l’on place les droits de l’homme au-dessus de la souveraineté des États et même au-dessus du droit des peuples à vivre selon leurs règles et leur culture.
L’adage « charbonnier est maitre chez lui » qui justifie le principe de la non-ingérence fut affirmé par Goebbels en 1933 à la tribune de la SDN « Messieurs, charbonnier est maître chez lui. Nous sommes un État souverain et tout ce que dit cet individu ne vous regarde pas. Nous faisons ce que nous voulons de nos socialistes, de nos pacifistes, de nos juifs et nous n’avons à subir de contrôle, ni de l’humanité, ni de la Société des Nations. »
Accepter que cela ne nous regarde pas alors que nous en sommes témoins, ce serait renoncer à notre principe premier : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Nous avons donc à faire tout notre possible pour protéger les droits et la dignité des autres humains, au nom de notre principe premier.
Exemple : la population de la Corée du Nord.
Si certaines cultures préconisent la soumission totale des femmes et même leur excision, nous devons faire tout notre possible pour protéger et défendre les droits des femmes de ces pays qui le souhaitent.
Aucune trace d’impérialisme dans cette position droit de l’hommiste.
André Senik
Crédit photo: https://www.flickr.com/photos/defenceimages/6347431323