Brèves de blog 7
1- Corée du Nord : la chasse aux chats est ouverte
Non loin de la frontière avec la Chine, à Hyesan, une famille nord-coréenne n’avait pas fait disparaître son chat, soupçonné par les autorités, comme les autre animaux domestiques, de favoriser les contaminations à la Covid. Les quatre membres de la famille ont été placés en détention pour trois semaines.
2- Loi sur mesure en Russie
L’ancien dirigeant de l’organisation d’opposition Open Russia, Alexeï Pivovarov, a été placé en détention provisoire au moins jusqu’au 31 juillet. Il pourrait être poursuivi pour « coopération avec une organisation indésirable ». Cette loi permettra même d’empêcher sa participation – comme celle de tout membre de l’opposition – à des élections.
3- Nicaragua : répression contre ce qui reste de presse libre ,
Les locaux du site web El Confidencial et de la chaîne Esta Semana, (Cette Semaine) ont été perquisitionnés à Managua, capitale du Nicaragua. Les autorités ont également annoncé, jeudi, l’ouverture d’une enquête judiciaire pour « blanchiment d’argent » contre Cristiana Chamorro, la plus populaire des candidats potentiels de l’opposition au scrutin présidentiel prévu le 7 novembre prochain. Gilles Bataillon, dans Le Monde du 18 juillet montre la gravité de la répression et qualifie le régime actuel de « totalitaire ».
4– L’aide chinoise qui étrangle
Dès juillet, le Montenegro devra commencer à rembourser à Pékin le milliard de dollars emprunté pour moderniser ses infrastructures routières. Mais ses caisses sont vides. Ce petit pays qui vit surtout du tourisme et d’aides internationales, appelle donc lʼEurope à lʼaide. Choix difficile pour cette dernière qui « ne peut payer les dettes qu’un pays a contractées avec un pays tiers » mais qui ne ne peut non plus laisser la Chine faire la loi dans un pays candidat à l’adhésion à l’UE.
Pékin a en effet assuré ses arrières dans cette affaire en exigeant – et en obtenant – que toute contestation juridique au sujet de l’emprunt soit du ressort des tribunaux chinois !
5- C dans l’air : Pascal Boniface se surpasse
Question d’un téléspectateur : « En quoi la Chine nous menace-t-elle ? »
Réponse de Pascal Boniface : par sa croissance économique et commerciale !
Pas un mot sur son attaque de la démocratie, sur sa révision de l’Histoire, son expansionnisme militaire, son mépris de toute règle éthique et son déni des libertés et droits fondamentaux …
Pascal Boniface refuse aussi de parler de « totalitarisme » en Chine : « La Chine n’est pas un pays totalitaire où tout le monde s’habille pareil etc. c’est un pays autoritaire qui peut servir de modèle attractif aux Africains ».
6- Kim Jong-eun sensible au « qu’en dira-t-on?
Les autorités de Corée du Nord ont envoyé près de 2000 soldats en certains points de sa frontière avec la Chine pour y construire un mur. Mais elles ont décidé de n’en rien faire aux alentours de Hyesan et de Sinuiju, des endroits ou quelques étrangers peuvent se trouver et qui sont situés face à de grandes villes chinoises (Changbai fait face à Hyesan et Dandong à Sinuiju). On se contentera donc de barbelés électrifiés, plus discrets !
7- Comme à Cuba, la musique pop est jugée dangereuse à Pyongyang
Le New York Times du 11 juin rapporte que Kim Jong-eun a qualifié la musique pop de « cancer vicieux » qui corrompt les jeunes Nord-Coréens et des a affirmé qu’il allait tout faire pour empêcher sa progression, sinon « les entreprises du Sud liées aux spectacles pourraient faire s’effondrer la Corée du Nord comme un château de cartes ».
La Corée du Nord a donc renforcé son arsenal juridique contre les consommateurs de musique pop au Nord. Selon une nouvelle loi, quiconque introduit et diffuse des vidéos sud-coréennes au Nord est passible en principe de la peine de mort. Ceux qui regardent ou écoutent de la musique pop venue du Sud sont quant à eux passibles de 15 ans de détention dans un camp de travail.
8- L’OTAN, la Russie et la Chine
Le communiqué qui a suivi la visite du président américain Joe Biden au Quartier général de l’OTAN affirme clairement que « tant que la Russie ne montre pas qu’elle respecte le droit international et qu’elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale » La Chine est également ciblée par l’OTAN, mais certains de ses membres souhaitent préserver de bonnes relations avec elle. »La Chine n’est pas notre adversaire, notre ennemi. Il n’y aura pas de nouvelle guerre froide avec la Chine. Mais nous devons faire face aux défis posés par la Chine pour notre sécurité », a déclaré – comme on formule un voeu pieux- le Norvégien Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN. Mais il a laissé filtrer son inquiétude lors d’une interview accordée à Die Welt : « Nous constatons que la Russie et la Chine coopèrent de plus en plus ces derniers temps, tant sur le plan politique que militaire. Il s’agit d’une nouvelle dimension et d’un défi sérieux pour l’Otan ». L’opacité de l’appareil militaire chinois, l’accroissement rapide de son arsenal nucléaire et de ses capacités spatiales, cybernétiques et maritimes préoccupent indéniablement les responsables de l’organisation…
9- L’affaire Rosenberg de retour?
Un livre, signé Gérard Jaeger, pourtant déjà publié en avril 2003 aux éditions du Félin, tente à nouveau de rallumer la mèche sur l’affaire Rosenberg. On croyait pourtant l’affaire close avec le décryptage des codes Venona mettant en évidence les relations du couple avec des agents soviétiques. Oui, Julius et Ethel étaient coupables. Méritaient-ils la mort? Ethel comme Julius ? C’est une autre question. En pleine guerre froide, on ne badinait pas avec les accusations d’espionnage. Mais que Jaeger présente leur cas comme celui d’une condamnation pour « délit d’opinion » est tout à fait scandaleux aussi.
10- Cannes retrouve sa dignité
La grossière sortie d’un acteur qui ne risquait pas grand-chose à apostropher, comme un gamin dans une cour de récréation, le président de la République, a été effacée par la présentation d’un film-documentaire fort sur la lutte de la population et notamment des jeunes de Hong-Kong pour échapper à la main mise du totalitarisme chinois sur leur territoire.
Le cinéaste, lui-même originaire de Hong-Kong, Kiwi Chow, a dit avoir réalisé ce film pour tenter d’aider le mouvement à vivre – car il vit toujours malgré les arrestations et les condamnations : « Avoir une première à ce festival est une bonne occasion de faire savoir au monde qu’il y a encore des gens qui persistent à Hong-Kong ».