Le Figaro a rapporté les moments importants de l’allocution prononcée par l’animateur de télévision Arthur (de son vrai nom Jacques Essebag), après qu’il eût reçu ce prix pour son engagement contre l’antisémitisme.

« Loin, si loin des rires de Vendredi tout est permis ou des Touristes, les divertissements légers qu’il anime sur TF1,

Benjamin Puech, l’auteur de l’article, rapporte qu’Arthur a vécu le massacre du 7 octobre 2023 comme un déchirement, qui l’a convaincu de sortir de sa réserve pour s’exprimer, sur les réseaux sociaux et dans les médias notamment pour dénoncer le lourd silence qu’il a perçu dans le milieu artistique, et pour « épingler les ambiguïtés de l’extrême gauche à l’égard de l’antisémitisme ».

« Il est vrai que depuis le 7 octobre j’ai parlé. Fort, parfois avec maladresse, souvent en colère, reconnut Arthur, mais j’ai parlé pour rester debout, pour ne pas tomber, pour ne pas devenir fou. Parce que comme tous les Juifs de France, je vis avec une peur qui ne me quitte plus, pas une peur abstraite, une peur intime, qui vous réveille la nuit, qu’on avoue à demi-mot même à ses proches », a expliqué l’animateur, qui évoqua ensuite l’agression du rabbin Arié Engelberg, à Orléans et ses parents, « qui changent leur nom lorsqu’ils commandent un taxi. »

Après avoir regretté un manque d’engagement de la part de « grandes voix » silencieuses, ou pire : floues, tièdes, ambigües, l’homme de télévision qui vit sous protection rapprochée s’est adressé au chef de l’État :

« Monsieur le Président, cher Emmanuel, chers amis, je ne vous demande pas de ressentir ce que nous ressentons (…) mais de tenir votre place, celle qui engage, qui protège pour que l’histoire ne se répète pas. (…) Tenez la ligne avant que les dernières digues ne cèdent, tenez-la comme on tient la main d’un enfant, une promesse qu’on ne peut pas trahir, parce que ça commence toujours par les Juifs et puis ça déborde, ça engloutit, ça emporte tout. »

Arthur a eu un mot chaleureux pour Sophia Aram, récompensée également par le Prix Jean Pierre-Bloch, puis pour son épouse, Mareva Galanter, ancienne Miss France : « Pendant que la République parfois hésite, la haine avance, elle s’installe. Elle ne rase plus les murs, elle les peint, elle les signe », s’inquiète

encore l’animateur. Pour qui l’antisémitisme se drape désormais dans l’antisionisme afin de paraître « acceptable ».

Ce qu’Emmanuel Macron a dénoncé également au cours de cette cérémonie.

Le chef de l’État a salué en Sophia Aram et Arthur deux visages de la «fraternité française». «Être Français aujourd’hui (..) ce n’est ni votre sang, ni votre origine, ni votre religion (..) C’est une volonté !», a-t-il dit. «Comme tous les Juifs de France, je vis désormais avec une peur qui ne me quitte plus», a lancé Arthur, dénonçant «le silence» de ceux qui «se levaient (autrefois) pour toutes les causes» (…) L’humanisme ne se divise pas en races et la République ne se divise pas en communautés parce que la République ne se divise pas», a renchéri Sophia Aram, fervente défenseure de la laïcité ».

Jean-Louis Carillon, le 15 mai 2025

15 Mai 2025

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