Comment Jean-Luc Mélenchon fait la courte échelle à Marine le Pen ?
Par leur démarche visant à une destitution institutionnelle du Président Macron qu’ils ont amorcée dimanche 18 août, Mélenchon et LFI manifestent l’appétit intense qui est le leur à précipiter à 2024 ou 2025 la prochaine élection présidentielle.
Ce qu’il faut retenir de significatif dans la démarche de JLM, c’est son insistance à précipiter le prochain scrutin présidentiel en France.Comme la destitution institutionnelle ne fonctionnera probablement pas, JLM, sans surprise, n’a pas tardé à recourir à d’autres médiations pour interrompre précipitamment le mandat de Macron. Il a déjà appelé à des mobilisations « anti-Macron » répétées dans la rue, la première étant programmée pour le samedi 7 septembre.
Ces manifestations à répétition visent à contraindre Macron à démissionner dans un contexte où celui-ci éprouve d’énormes difficultés à trouver une formule gouvernementale solide et durable.
Et si ces manifestations ne suffisent pas, gageons que LFI proposera aux autres partis du NFP de s’associer au RN pour censurer les premiers ministres successifs et pousser davantage « le diable Macron » à la démission.
Or, si l’élection présidentielle avait lieu fin 2024 ou début 2025, tous les politologues savent que MLP arriverait largement en tête au premier tour avec environ 35% des voix, JLM serait sans doute (pour la première fois d’ailleurs) deuxième (mais avec seulement 13 à 15% des voix). JLM serait deuxième grâce à l’éparpillement prévisible du reste des voix (50 à 52%) entre LR, deux macronistes, Modem et PS.
Il est cependant évident qu’entre les deux tours, le report des voix qui se tourneraient vers JLM serait absolument insuffisant pour qu’il puisse espérer battre MLP au deuxième tour. L’Institut IPSOS rapporte que: « de toutes les personnalités testées, JLM est de très loin la plus rejetée : 13 % seulement de jugements favorables, 83 % de jugements défavorables dont 68 % de « très défavorables ». « Des
niveaux jamais atteints dans le passé ». D’ailleurs, le positionnement de Mélenchon comme N°2 au premier tour (très probable malgré son impopularité ET grâce à une base électorale très fidèle et très solide) assurerait encore mieux la victoire de MLP au deuxième tour.
Et MLP de son côté a déjà réalisé qu’une élection présidentielle précipitée serait une formidable opportunité pour qu’elle accède enfin à l’Elysée. C’est ainsi que le 14 septembre, elle a déclaré « préparer le RN à une législative anticipée dans les mois qui viennent ». Très étrange. Le Président Macron n’a plus le droit de dissoudre l’Assemblée nationale avant fin juin 2025.
Manifestement pourtant, ce qu’anticipe MLP, ce à quoi elle prépare le RN, c’est un scénario où Macron serait contraint, d’une façon ou d’une autre, à la démission ; cela précipiterait une élection présidentielle fin 2024-début 2025 suivie d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée, elle-même rendue possible par le changement même de locataire à l’Elysée. En somme, MLP espère fortement l’élection présidentielle précipitée que JLM s’emploie à lui préparer.
Au bout du compte, quand JLM, réputé être « le meilleur chevalier anti-RN », mobilise ses troupes pour obtenir une élection présidentielle précipitée, c’est en réalité une irruption triomphale de Marine Le Pen à l’Elysée qu’il nous prépare.
Le 24 septembre 2024
