09 juin 2024: les élections européennes
Le tsunami que constitue la victoire écrasante du Rassemblement National, tsunami au carré depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, est propre à la France.
Dans le reste de l’Europe, on constate une poussée des conservateurs et de la droite nationaliste qui, cependant, ne bouleverse pas la répartition des forces au sein du Parlement européen. Sur 720 sièges, l’extrême gauche en totalise 35 (-3 par rapport aux élections précédentes en 2018), les sociaux-démocrates 136 (-13), les écologistes 53 (-25), les libéraux 80 (-28), les conservateurs 188 (+14), la droite nationaliste dans son ensemble 185 (+12).
En tête en Autriche et en Italie, et en Hongrie (où elle recule cependant), seconde en Pologne avec 34 % des voix, seconde en Allemagne, aux Pays-Bas, où la gauche l’emporte, et en Belgique, cette droite nationaliste aura plus de poids encore à Bruxelles, si elle parvient à s’unir : elle est actuellement répartie en deux groupes différents.
Il convient enfin de noter la victoire des social-démocrates en Suède et au Portugal.
Cette évolution nationaliste en réaction à l’Union européenne et à la mondialisation est générale dans les sociétés démocratiques.
A nos yeux, l’Europe est pourtant la condition principale de la survie des nations européennes et le repliement souverainiste un fantasme qui conduit à l’impuissance, même sur le plan national.
En plus du pouvoir et de la sécurité qu’elle donne à ses membres, l’Europe présente le meilleur modèle de société du monde sur tous les plans.
Reste à trouver la solution de son problème majeur : comment intégrer les catégories victimes de la modernité et de la mondialisation qui votent pour les nationalistes ?
H&L 13 juin 2024
