Le Voile dans l’espace public ?
Suite au débat entre Marine Le Pen et Gérald Darmanin, je propose à la discussion les remarques suivantes
1° Darmanin avait entièrement raison contre MLP quand il lui expliquait que si l’islamisme est effectivement une idéologie totalitaire à combattre en tant que telle, sa différence d’avec les autres idéologies totalitaires est qu’il est une idéologie politico-religieuse. Or la séparation entre l’Église et l’État est souvent comprise comme une non ingérence réciproque, comme si la religion était sanctuarisée.
2° Or, le lien entre l’islamisme et l’Islam oblige l’État à prendre position sur les idées diffusées par une religion (ou au nom d’une religion)) et même sur la façon dont ces idées se manifestent dans l’espace public sous des formes vestimentaires.
3° D’où la question délicate : au nom de quoi a-t-on le droit de combattre le port du voile islamique dans l’espace public ? Pas au nom de la laïcité qui ne prescrit pas la neutralité vestimentaire dans l’espace public.
Est-il juridiquement possible de l’interdire en tant que signe de soumission à l’islamisme qui n’est pas imposé par l’Islam, un peu comme s’il s’agissait d’un brassard portant a croix gammée pendant la guerre ou la faucille et le marteau pendant la guerre froide?
4° le minimum possible est de dénoncer l’exception séparatiste que constitue le port du voile ostensible dans l’espace public, là où les autres religions pratiquent la discrétion. Mais légiférer parait délicat. On peut au moins sans problème faire remarquer que le port ostensible du voile religieux est un signe d’auto-exclusion agressive.
André Senik
Je ne suis nullement partisan d’une religion ou d’une autre. Je suis un laïc total. Respectueux.
Je ne vois pas comment on pourrait ne serait ce que désapprouver quoi que ce soit (je le regrette).
A partir du moment où aucune tenue vestimentaire n’est prohibée ou « prohibable » , rien ne peut être interdit concernant les tenues vestimentaires. Sauf au nom de l’identification dans des lieux publics où elle est considérée comme incontournable. Mais hors de ces lieux il semble illusoire de vouloir interdire quoi que ce soit. C’est bien là, la faille béante qu’exploitent certaines « communautés ». Les lieux où l’identité visuelle peut être exigée sont très rares, si tant est qu’elle puisse être exigée sur l’instant. Une carte d’identité peut être exhibée légalement et la parole de son ou sa détentrice (lourdement et quasi totalement voilée) ne peut être mise en cause, sauf mensonge patent. Des empreintes digitales peuvent être exigées par la Police, seulement en cas de plainte, et (je dis « et ») de flagrant délit de vol ou de crime ou tentative de… et dans le cas où une personne refuse manifestement de décliner son identité. Ce qui n’est pas forcément le cas, car rien n’empêche une personne voilée (sur le visage en particulier) (a fortiori portant un masque sanitaire obligatoire) de décliner verbalement son identité présumée exacte.A quel titre peut on mettre en doute une identité déclinée verbalement sans contrainte, voire accompagnée de la présentation de la carte d’identité (qui n’est pas obligatoire, mais évite de longues recherches). Exemple, une personne mise en cause par une plainte peut (« peut ») se voir –à tort ou à raison– obligée (sous peine de commettre un délit de refus punissable) d’être soumise à la prise des empreintes digitales des 10 doigts et des deux mains dans l’encre (je confirme) et soumise à la prise de photographies anthropométriques (face, trois-quarts droit, gauche, profils droit, gauche avec fiche nom, prénom indiquées sur les photos (comme pour un grand criminel, même n’ayant rien commis). Voir Code de Procédure Pénale, article 78-3 et autres. Ceci semble réglementé mais peut parfaitement être appliqué « au nom de la procédure » par la police. Même si ce n’est pas obligatoire, ni très réglementaire, ceci peut être exigé sous peine de sanction et mise en garde à vue, ou retenue pendant un « certain temps ».
En résumé, faute de légiférer sur l’ensemble des tenues vestimentaires (alors que le port du masque sanitaire est exigé hors du domicile et son absence verbalisée à 135€ aussi souvent que nécessaire…… n’est ce pas ?) ce qui paraît impossible dans un pays de Liberté où même des tenues extravagantes et divers insignes sont autorisés. Dès lors comment interdire quoi que ce soit ? Et même comment « préconiser » ou avoir simplement un comportement –pacifique– de défiance passive ou d’éloignement, par exemple ?
On voit mal. Mais les « communautés » ont parfaitement identifié la (ou les) failles.
Didier
Note de la rédaction : Merci à Didier pour son commentaire. Mais sa longueur même risque de gêner la poursuite du dialogue avec d’autres lecteurs. Nous demandons donc au futurs intervenants soit de proposer un article, soit de réduire la longueur de leur commentaire. Faute de quoi, nous ne pourrons en passer que des extraits.
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